La nuit fut écourtée à cause du froid (6°) et l'absence de chauffage. Mais avec une couverture et un duvet que l'on m'a prêtés, je résiste. Je dors tout habillé et, avec ce qui me reste de vêtements, me confectionne un oreiller de fortune. Je constate qu'à la même époque, il y a quatre ans jour pour jour, j'étais plus mal loti que ça au sommet du pic de Gaton dans la Sierra de la Demanda en Espagne. Souvenirs, souvenirs...
Il n'empêche qu'aujourd'hui lundi 5 mai, ce n'est pas triste non plus. Heureusement, depuis hier j'ai mis mes couvre-chaussures et mes gants waterproof (j'ai d'ailleurs dormi avec) car le froid s'installe. La température n'a pas atteint 11° et le plus gênant est le brouillard, puis la pluie et le vent les cinquante derniers kilomètres.
Je me suis contenté en m'arrêtant dans une entrée de tunnel pour filmer les plaques de neige restantes et assumer ainsi ma frustration : j'ai dû imaginer le lac perdu par derrière les cimes de très vieux sapins. Visibilité cinquante mètres maximum ! Pour consolation, je passe dans un village aux accents aïnous, avec commerces et artisanat de cette population aborigène du Japon.
Après une arrivée à vive allure sous une pluie battante à Teshikaga, et après renseignements pris dans un konbini puis chez un mécano, je me retrouve dans une minshuku (maison familiale ou pension) à faire sècher mes vêtements une fois encore. Quels changements par rapport à la veille : accueil super agréable, dîner, onsen, petit-déjeuner. Comme quoi, avec l'énergie et l'espoir, la chance finit toujours par sourire aux audacieux. Je savoure particulièrement ces instants de petits bonheurs éphémères après des moments pénibles.
Il est 20 h 15. Il fait nuit depuis bientôt deux heures et ça fait trois quarts d'heure que je rêvasse dans un onsen extérieur sous une pluie fine qui ne cesse de faire des clapotis à la surface de l'eau. Le halo de lumière que réfléchit un rideau de bambous donne aux rochers un aspect luisant. L'ambiance est à la détente et à la récupération après ce que je viens de vivre depuis trois semaines. Un bonheur inonde mes pensées. Je suis tout ruisselant et rose comme une crevette. Ça doit être à cause de ma peau blanche.
En montant dans la chambre japonaise où le futon étalé par terre va m'envoyer dans les étoiles sans tarder, je ruisselle de partout et m'éponge sans cesse. Mes yeux sont rouges de fatigue et le visage se creuse. J'apprécie énormément ce calme après tous les bruits : le vent, la pluie, la circulation automobile, jusqu'à la musique douce que diffusent les camions-poubelles annonçant leur arrivée dans les quartiers. Quelle imagination, ces japonais ! Quant au dépliant en anglais que vient de me remettre la principale de la maison après un dîner fort copieux, il m'indique que j'arrive dans un endroit merveilleux. Alors patience jusqu'à demain. Je supplie les divinités japonaises qu'il fasse beau... Je décide d'éteindre le chauffage dans la chambre (sinon je vais cuire !) puis m'endors.
Anecdotes du jour : c'est aujourd'hui le Jour des Enfants au Japon, commémoré par les carpes en manches à air accrochées à des mâts à travers tout le pays. Splendide ! J'ai également eu la surprise de croiser un renard sur ma route et je l'ai filmé. Amusant, non ? Enfin, j'ai dépassé les trois mille kilomètres devant une ferme où il y avait des carpes accrochées. Tout ceci sous une pluie incessante bien sûr (c'est normal, c'est le Japon...) : je suis heureux comme un poisson dans l'eau !
Pendant ce temps, en secret...
Isabelle est accueillie par notre fils et ses beaux-parents
à l'aéroport du Kansai et visite en leur compagnie
le superbe donjon du château d'Osaka.
Je me suis contenté en m'arrêtant dans une entrée de tunnel pour filmer les plaques de neige restantes et assumer ainsi ma frustration : j'ai dû imaginer le lac perdu par derrière les cimes de très vieux sapins. Visibilité cinquante mètres maximum ! Pour consolation, je passe dans un village aux accents aïnous, avec commerces et artisanat de cette population aborigène du Japon.
Après une arrivée à vive allure sous une pluie battante à Teshikaga, et après renseignements pris dans un konbini puis chez un mécano, je me retrouve dans une minshuku (maison familiale ou pension) à faire sècher mes vêtements une fois encore. Quels changements par rapport à la veille : accueil super agréable, dîner, onsen, petit-déjeuner. Comme quoi, avec l'énergie et l'espoir, la chance finit toujours par sourire aux audacieux. Je savoure particulièrement ces instants de petits bonheurs éphémères après des moments pénibles.
Il est 20 h 15. Il fait nuit depuis bientôt deux heures et ça fait trois quarts d'heure que je rêvasse dans un onsen extérieur sous une pluie fine qui ne cesse de faire des clapotis à la surface de l'eau. Le halo de lumière que réfléchit un rideau de bambous donne aux rochers un aspect luisant. L'ambiance est à la détente et à la récupération après ce que je viens de vivre depuis trois semaines. Un bonheur inonde mes pensées. Je suis tout ruisselant et rose comme une crevette. Ça doit être à cause de ma peau blanche.
En montant dans la chambre japonaise où le futon étalé par terre va m'envoyer dans les étoiles sans tarder, je ruisselle de partout et m'éponge sans cesse. Mes yeux sont rouges de fatigue et le visage se creuse. J'apprécie énormément ce calme après tous les bruits : le vent, la pluie, la circulation automobile, jusqu'à la musique douce que diffusent les camions-poubelles annonçant leur arrivée dans les quartiers. Quelle imagination, ces japonais ! Quant au dépliant en anglais que vient de me remettre la principale de la maison après un dîner fort copieux, il m'indique que j'arrive dans un endroit merveilleux. Alors patience jusqu'à demain. Je supplie les divinités japonaises qu'il fasse beau... Je décide d'éteindre le chauffage dans la chambre (sinon je vais cuire !) puis m'endors.
Anecdotes du jour : c'est aujourd'hui le Jour des Enfants au Japon, commémoré par les carpes en manches à air accrochées à des mâts à travers tout le pays. Splendide ! J'ai également eu la surprise de croiser un renard sur ma route et je l'ai filmé. Amusant, non ? Enfin, j'ai dépassé les trois mille kilomètres devant une ferme où il y avait des carpes accrochées. Tout ceci sous une pluie incessante bien sûr (c'est normal, c'est le Japon...) : je suis heureux comme un poisson dans l'eau !
Pendant ce temps, en secret...
Isabelle est accueillie par notre fils et ses beaux-parentsà l'aéroport du Kansai et visite en leur compagnie
le superbe donjon du château d'Osaka.
1 commentaire:
Comment ça, "c'est normal, c'est le Japon"? Tu as eu beaucoup de pluie l'été dernier, peut-être?
PS: Merci beaucoup à Frédérique, François et Pénélope/Isa pour vos compliments!
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