C'est gagné

Aujourd'hui mercredi 7 mai, départ à 8 h 15 (13°) avant quoi la maîtresse de maison très gentille me laisse quelques paquets de chips au fromage et 6 bonbons à base d'algues. Son dernier mot : "Goodbye !", en agitant la main comme savent si bien le faire les Japonais. Et me voilà une fois encore à affronter un vent violent contraire à ma progression vers Abashiri. Mais cette fois-ci, c'est la dernière ligne droite.

Découverte de la Mer d'Okhotsk à mon arrivée

Quelques odeurs en repassant près de Kawayu puis me revoilà dans la plaine avec ses fermes à nouveau et enfin la Mer d'Okhotsk que je convoite depuis plusieurs jours. La semelle de ma chaussure gauche tient bon et la chaîne du vélo émet un crissement angoissant, elle a besoin d'être huilée. Je grave sur la plage dans le sable :

NAGASAKI-ABASHIRI
13/04/2008-07/05/2008
3 202 km

Puis ramasse une poignée de sable que j'emporte avec moi. C'est gagné. La houle semble s'unir à ma joie immense. Je déambule longuement sur la plage, mon esprit vagabondant malgré le tumulte des vagues. Les oiseaux sont nombreux et semblent saluer mon arrivée joyeusement. Je découvre tranquillement la ville portuaire d'Abashiri et m'installe dans un hôtel, le Route Inn Hotel précisement (sans jeu de mots).

Phare à Abashiri

Je ne puis m'empêcher ensuite de reprendre mon vélo pour aller voir le Cap Notoro à 13 km de là. Que de surprises : les arcs-en-ciel se succèdent avec la pluie, les falaises éblouissantes sous les rayons du soleil et les rochers aux formes étranges. Fabuleux ! Phénoménal Japon ! La mer d'Okhotsk est belle malgré l'absence de banquise déjà disparue. En effet, cette mer gèle une grande partie de l'hiver car l'eau y est moins salée qu'ailleurs. Le gigantesque fleuve Amour qui draine une partie de la Sibérie y déverse ses milliards de mètres cubes d'eau douce. Ah ! Amour, Amour ! A quoi dois-je m'attendre maintenant ?

Surprenant rocher aperçu sur la côte

Anecdotes du jour : dans un konbini, je prends pour la première fois une glace. Moment ineffable ! La semelle de ma chaussure droite se dérobe à son tour, et depuis ce matin mon compteur a rendu l'âme : je salue donc les divinités japonaises pour m'avoir permis d'atteindre mon but. J'ai aussi coursé deux chevreuils pendant 300 à 400 mètres qui, en traversant la route, ont donné des sueurs froides à un automobiliste ! Enfin, un herpès labial m'a accompagné du deuxième jour jusqu'à la fin...

Et merci à tous pour vos messages
de félicitations à mon arrivée !

Pendant ce temps, en secret...

Isabelle est invitée à déjeuner par Megumi, élève de mon fils,

dans un délicieux restaurant traditionnel de Kyoto.